1 lauréat sur 5 candidats
Dictée : WALDER, Francis, Saint-Germain ou La négociation (Prix Goncourt 1958), Paris, Éditions Gallimard, Collection La Bibliothèque, 2004, p. 107.
Nom et prénom | Date de naissance | Établissement |
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CORNÉLUSSE Nicolas | 19.10.2006 | Institut Saint-Jean-Baptiste, 1300 Wavre |
aucun lauréat sur 15 candidats
Dictée : QUIRINY, Bernard, « Usus, fructus », in Vies conjugales. Paris, Éditions Payot & Rivages, 2019, pp. 105-106.
9 lauréats sur 39 candidats
Dictée : WALDER, Francis, Saint-Germain ou La négociation (Prix Goncourt 1958), Paris, Éditions Gallimard, Collection La Bibliothèque, 2004, p. 107.
Nom et prénom | Commune | Profession |
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ANDRÉ Béatrice | 5580 Rochefort | assistante administrative (fonctionnaire) |
DELVENNE Marie-Paule | 4470 Saint-Georges | secrétaire |
DESCANS Claudine | 1440 Braine-le-Château | enseignante retraitée |
HUBERT Patricia | 1320 Beauvechain | fonctionnaire retraitée |
PAULET Amandine | 7940 Brugelette | employée |
PEETERS Luc | 1030 Bruxelles | informaticien retraité |
THILMANY Jean | 1030 Bruxelles | professeur à l’Université catholique de Louvain |
TONDEUR Éric | 59370 Mons-en-Baroeul (France) | concepteur-rédacteur |
VAN LIERDE Francine | 1080 Bruxelles | fonctionnaire européenne retraitée |
Cette nuit-là je fis un rêve.
Je voyais Angoulême, sous une forme due à ma seule invention, car je n’y suis jamais allé. C’était une cité vaste et riante, aérée, dont l’aspect général suggérait la puissance et la richesse. J’y devinais de nombreux monuments, et si aucune foule ne m’apparaissait, il était évident qu’une population importante vivait là. Sur un cours d’eau glissaient des barques chargées, des chariots (ou charriots) passaient sur les routes. Ainsi figurais-je la prospérité commerciale de cette ville. L’ensemble produisait une image claire et finement architecturale.
Francis WALDER, Saint-Germain ou La négociation (Prix Goncourt 1958).
(Paris, Éditions Gallimard, Collection La Bibliothèque, 2004, p. 107.)
(Paris, Éditions Gallimard, 1958, pour la première édition.)
Ma femme et moi avons passé nos vacances aux Tihamotu, charmant archipel au milieu du Pacifique, dont nous sommes tombés littéralement amoureux. Le climat y est doux, la végétation verdoyante et les plages idylliques. On s’y laisse vivre. C’est le paradis.
Nous avions prévu d’y passer deux semaines mais nous nous sommes tant plu que nous sommes restés huit jours de plus. Tout en changeant notre billet d’avion, ma femme a soupiré qu’elle aurait voulu y demeurer pour toujours.
Je pensais exactement la même chose.
Nous avons mis à profit notre semaine de bonus pour explorer les recoins que nous n’avions pas encore vus. L’archipel compte quinze îles (ou iles), reliées par un système de navettes. Tombereau, la capitale située sur l’île (ou ile) du même nom, est une ville animée ; les îles (ou iles) secondaires, en revanche, sont très calmes. Les plus petites ne sont d’ailleurs pas habitées en permanence.
Nous avons visité Vergenet, un peu excentrée, à trois quarts d’heure de Tombereau. Ce n’est pas la plus belle partie des Tihamotu, mais l’endroit n’en est pas moins agréable et cossu, avec une place rectangulaire plantée de cocotiers qu’entourent des bâtiments dans le style colonial, avec des arcades peintes et des volets blancs. Nous avons vu partout des demeures ravissantes, entourées de grands parcs. Élise les contemplait d’un air rêveur.
Or, sur le chemin du retour, nous avons découvert une maison à vendre. Elle était magnifique, avec jardin et piscine. C’était sublime. Combien pouvait-elle coûter (ou couter) ? Élise nota le numéro de téléphone de l’agence dans son calepin, à tout hasard. Nous avons repris le bateau pour Tombereau et n’en avons reparlé qu’au dîner (ou diner).
Bernard QUIRINY, « Usus, fructus », in Vies conjugales, Éditions Payot & Rivages, Paris, 2019, pp. 105-106.
Et me voici, en ce matin de février 1591, dans la chambre la plus élevée de ma maison languedocienne, dictant et me remémorant les fastes de cette époque. Par la fenêtre, j’aperçois la campagne sèche, glacée par le temps rigoureux que nous connaissons. L’hiver convient aux souvenirs, étant mort et eux aussi.
C’est précisément à une saison pareille d’il y a vingt et une (ou vingt-et-une) années que me renvoie la première image retrouvée dans mon esprit. Le roi Charles IX me manda un jour de mars 1570. Vous vous rappelez ce monarque : non dépourvu d’allure ni de vaillance, mais soumis à un tempérament colérique et par là instable. En ses mauvais jours, on le voyait errer, parmi les appartements, tournant de droite et de gauche, une figure dilatée par la hargne intérieure, comme s’il eût cherché où et sur quoi éclater. Ou bien il marchait droit devant lui, le regard fixe et la lippe avancée, sombrement résigné à un destin contraire que lui seul aurait pu définir. Sa parole était alors aussi rare que violente. Il se bornait à répéter le même propos, quelles que fussent les réponses qu’on lui faisait – comme un enfant buté qui ne veut pas entendre raison.
Il fut toujours trop assuré du recours auprès de la reine mère, qui veillait sur chacun de ses pas. Cette solitude lui aura manqué, cet abandon, cette liberté d’action qui font les chefs précoces. Il mûrissait (ou murissait) cependant, et à certains signes on peut croire qu’il eût fait un assez grand roi si la maladie l’eût épargné – emportant la reine mère à sa place.
Ses narines et ses lèvres plus gonflées que de coutume m’avertirent que son humeur le travaillait. Je m’enfermai en moi-même, selon mon usage, m’entourant d’un vide de passion, d’une zone d’indifférence et d’insensibilité où s’émousseraient ses attaques, à l’abri de laquelle je pourrais enregistrer, peser et répondre.
Francis WALDER, Saint-Germain ou La négociation (Prix Goncourt 1958).
(Paris, Éditions Gallimard, Collection La Bibliothèque, 2004, p. 107.)
(Paris, Éditions Gallimard, 1958, pour la première édition.)