1 lauréat sur 2 candidats
Dictée : CHARNEUX, Daniel, Une semaine de vacance [sic], Bruxelles, Éditions Luc Pire, 2001, p. 62.
Nom et prénom | Établissement |
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THEUNISSEN Marie | Collège Cardinal Mercier, 1410 Waterloo |
1 lauréat sur 13 candidats
Dictée : « Le vieux bonhomme », dans MAGEROTTE, Alain, Petits récits à pâlir la nuit, Paris, Mon Petit Éditeur, 2012, p. 40.
Nom et prénom | Établissement |
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ARBIB Abdelwadoud | Université Saint-Louis, 1060 Bruxelles |
9 lauréats sur 52 candidats
Dictée : STEEMAN, Stanislas-André, La Maison des Veilles [1936], Bruxelles, Labor, 1985, pp. 14-15.
Nom et prénom | Commune | Profession |
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DEDIEU Thomas | 1300 Wavre | formateur en français langue maternelle |
DESCANS Claudine | 1440 Braine-le-Château | enseignante retraitée |
FONTAINE Élisabeth | 1030 Bruxelles | adjointe administrative au service social de la Haute École Galilée |
GOOR Catherine | 7500 Ere | enseignante |
GOTHIER Étienne | 1090 Jette | employé |
PEETERS Luc | 1030 Bruxelles | informaticien retraité |
PÊTRE (épouse BAUFFE) Marie-Agnès | 6940 Grandhan | secrétaire de direction retraitée |
THILMANY Jean | 1030 Bruxelles | professeur à l’U.C.Louvain |
VANDERGHEYNST Sébastien | 1050 Bruxelles | Attaché au SPF Justice |
Pendant que mon estomac digérait mon monacal repas, j’ai relu avec un plaisir enfantin un album des aventures de Tintin. Comment je pouvais empiler dans mon sac à dos les œuvres complètes d’Hergé relève de l’exploit technique. Je les avais en effet scannées planche par planche avec le plus grand soin […], puis les avais réduites et imprimées sur du papier très fin, avant de les relier sous la forme de fascicules de neuf centimètres sur treize. Les vingt-deux volumes pesaient à peine six cents grammes. Le résultat était à l’extrême limite de la lisibilité, mais je possède de très bons yeux et, de surcroît (ou de surcroit), connais les dialogues pratiquement par cœur.
Daniel CHARNEUX, Une semaine de vacance (Bruxelles, Éditions Luc Pire, 2001, p. 62)
J’octroie donc, en ce doux jour de mai, quelque répit à des affaires en friche, pour me rendre au 69 de la rue Saint-Georges, chez Maître (maître, Maitre ou maitre) Lacroix, mon nouveau défenseur, à la grande renommée. La rumeur dit que ce redoutable orateur vous ferait douter de votre propre existence si l’approche de la plaidoirie l’exigeait. Malgré cette flatteuse réputation, le pessimisme est de rigueur.
Le double de mon dossier sous le bras, j’attends le tram. Il doit y avoir une bonne heure de route entre mon domicile et celui de cet avocat. Un laps de temps qui me permettra de passer en revue les grandes lignes de ce litige. L’amoureux de la nature que je suis n’aura pas l’occasion, hélas, de contempler la végétation renaissante et luxuriante de la forêt des Campanules à travers laquelle, tels des serpents d’acier, cheminent les rails du tram envahis par les mauvaises herbes.
Quand je pénètre dans le premier wagon, il n’y a personne, hormis le conducteur, bien entendu.
Le second est vide également. Dès lors, le choix d’une place s’annonce difficile. Attitude classique de celui à qui s’offrent plusieurs opportunités et qui ne sait laquelle saisir.
Je procède par élimination : sens de la marche, accès rapide aux portes et siège vierge des dégradations imbéciles commises par d’hypocrites iconoclastes. Une fois installé, je dépose mon dossier à mes côtés, signifiant ainsi aux envahisseurs potentiels que la place n’est pas libre.
« Le vieux bonhomme », dans Alain MAGEROTTE, Petits récits à pâlir la nuit (Paris, Mon Petit Éditeur, 2012, p. 40).
Il hésita, devant l’escalier tournant, se demandant s’il monterait à pied. Il usait, rarement, de l’ascenseur. Pour qu’il s’y décidât, il fallait qu’il se sentît singulièrement las ou, comme ce soir, d’humeur chagrine.
L’appareil se mit en marche en ronronnant, atteignit, dépassa le niveau du premier étage, et, seulement alors, Joseph Côme ôta son doigt du bouton qu’il venait de presser. Il avait oublié de faire fonctionner la minuterie. La cage d’escalier était plongée dans l’obscurité et l’appareil éclairé faisait, en passant, danser de fugitifs reflets sur les murs.
Ancien hôtel particulier, la maison avait appartenu à un homme d’État catholique dont le nom, gravé dans le marbre, ennoblissait la façade. Elle conservait grande allure, grâce à son porche, ses plafonds hauts, ses lambris, et vingt autres détails, évoquant les fastes de jadis. Les vastes pièces parquetées avaient servi de cadre, avant la guerre, à de brillantes réceptions, à des fêtes dont le souvenir vivait encore, dans l’esprit d’aucuns. Tombé dans l’indivision à la mort de son propriétaire, l’hôtel avait été habilement transformé. Exhaussé d’un étage, il ne comptait pas moins, aujourd’hui, de dix appartements. Deux d’entre eux se faisaient face au rez-de-chaussée ; un troisième, le plus petit, avait été aménagé au-dessus de la conciergerie ; un quatrième, au-dessus des garages, nés des écuries. Les six autres, répartis, à raison de deux par étage, donnaient, les uns, sur la rue, les autres, sur la cour et le jardin.
L’irritant ronronnement, qui accompagnait la montée de l’ascenseur, cessa, brusquement, et l’appareil, à bout de course, s’immobilisa avec un déclic. Joseph Côme en sortit et chercha, à tâtons, le bouton de la minuterie. Un curieux revirement venait de s’opérer en lui. Il était impatient de revoir sa femme, comme si elle eût à lui apprendre quelque chose de neuf, comme si elle lui eût ménagé quelque surprise.
Stanislas-André STEEMAN, La Maison des Veilles, 1936, Labor, Bruxelles, 1985, p. 14-15.