5 lauréats sur 72 candidats
Dictée : NYS-MASURE, Colette, « L’appétit de vivre », dans Contes d’espérance, Paris, Desclée de Bouwer, 1998 (Littérature ouverte), pp. 33-34.
Nom et prénom | Date de naissance | Établissement |
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CHBARAL Eya | 29.09.2000 | Athénée royal Jean Absil, Bruxelles |
PARION Charlotte | 27.03.2002 | Institut Saint-André, Bruxelles |
THIENPONT Sibylle | 07.09.2000 | Collège Saint-Michel, Bruxelles |
WEVERBERGH Audrey | 14.03.2000 | Collège Saint-Michel, Bruxelles |
WEVERBERGH Julie | 14.03.2000 | Collège Saint-Michel, Bruxelles |
5 lauréats sur 82 candidats
Dictée : JAUNIAUX Jean, L’année dernière à Saint-Idesbald. Avant-propos, 2013, pp. 9-10.
Nom et prénom | Date de naissance | Établissement |
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DELFOSSE Anthonya | 23.04.1996 | Institut libre Marie Haps |
JALMA Maria | 28.07.1999 | Athénée Adolphe Max |
MARTENS Christian | 23.12.1997 | Athénée Fernand Blum |
PORTELA LUCAS LARISCH Maria | 07.02.1998 | Collège Saint-Michel, Bruxelles |
SANHAJI Elias | 23.11.1996 | Collège du Christ-Roi, Ottignies |
6 lauréats sur 108 candidats
Dictée : RAY Jean, Malpertuis [1943]. Bruxelles, Éditions Labor, 1993, coll. « Espace Nord », pp. 97-98.
Nom et prénom | Commune | Profession |
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DELBECQ Fabrice | 7500 Tournai | demandeur d’emploi |
DELVENNE Marie-Paule | 4470 Saint-Georges | secrétaire |
DEMERBE Maryvonne | 1030 Bruxelles | retraitée |
GOOR Catherine | 7500 Ere | enseignante |
GROLEAU Jacques | 75016 Paris | correcteur principal retraité de l’Imprimerie nationale [de France] |
PEETERS Luc | 1030 Bruxelles | informaticien |
Le matin, lorsque le réveil sonnait, Françoise mettait longtemps à trouver l’énergie nécessaire pour repousser la couette, s’exposer au froid, allumer la lampe de chevet, s’extraire du lit, se dresser… Se lever, un geste tellement élémentaire que presque tout le monde l’accomplit machinalement. Mais voilà ! pour elle, le mécanisme était grippé.
Elle préparait un café fort, mais cette odeur qui l’excitait jadis l’écœurait vaguement. Se laver. Mais par où commencer ? Les dents, afin de se débarrasser de l’odeur fétide due aux somnifères ? Le visage terne qu’elle détaillait avec antipathie ? Le corps trop mou, flasque ? Se brosser d’abord les cheveux ? Tout faisait question, tout posait problème. Rien ne s’imposait, si ce n’est la marche des aiguilles sur le cadran, rappelant l’horaire inexorable. Encore heureux qu’elle soit obligée d’aller travailler à heure fixe, sans cela elle resterait au lit la matinée.
Colette Nys-Mazure, « L’appétit de vivre », dans Contes d’espérance,
Paris, Desclée de Bouwer, 1998 (Littérature ouverte), pp. 33-34. Contes.
Depuis la plus lointaine grisaille de mon enfance, j’ai haï le dimanche. Était-ce d’observer livrés à leur ennui les surveillants dont m’indignait le désœuvrement paresseux ? De me trouver parmi les enfants dont me désespéraient l’agressivité et l’accablement ? De détester les parents distraits et pressés dont me peinait la hâte d’écourter la visite hebdomadaire à un garçon sale, violent et boutonneux ? Aujourd’hui, je sais que cette dernière hypothèse est la bonne. Ces parents-là ne ressemblaient en rien à ceux qu’orphelin je m’étais inventés et qu’ils saccageaient à chacun de leurs départs précipités.
Dans ce qui s’appelait alors une « maison de redressement » on aurait pu imaginer que le dimanche accorde un peu d’espace à la rêverie et de liberté à la fantaisie des enfants. Il n’en était rien. Livrés à nous-mêmes, nous continuions de nous déchirer en deux clans : les agresseurs et les réfugiés, les prédateurs et le gibier. Les premiers rôdaient dans la cour, sous le préau, dans les couloirs. Les seconds se dissimulaient dans les cages d’escalier, dans les W.-C.* ou dans les vestiaires. Les surveillants fumaient leurs cigarettes en se désintéressant du champ de bataille dont ils avaient la garde. Eux non plus ne devaient pas aimer les dimanches.
Jean Jauniaux, L’année dernière à Saint-Idesbald.
Avant-Propos, 2013, pp. 9-10.
* Abréviation neutralisée.
Au moment de franchir la porte de la rue, la crainte me vint d'une intervention mystérieuse qui m'eût empêché de mettre mon projet à exécution.
Je jetai un regard effrayé autour de moi, mais rien ne bougeait dans la pénombre éternelle du lieu ; seul, au loin, le dieu Terme me regardait de ses yeux de pierre blanche.
La rue me reçut avec un large sourire ; dans un rai oblique de soleil, des moineaux se battaient pour un fétu de paille ; au loin, la crécelle d'un marchand de marée ronronnait.
Tout à coup d'autres visages surgirent dans la clarté dorée de l'après-midi ; ils appartenaient à des gens quelconques, vaquant à d'ordinaires besognes, ils ne se tournaient pas même vers moi, mais j'aurais volontiers posé des baisers sur toutes ces joues inconnues.
Sur un pont en dos d'âne franchissant, d'une courte enjambée, l'eau verte de la rivière, un petit vieux laissait tremper un fil dans le courant.
— Malgré le froid j'ai pris deux brèmes, me cria-t-il comme je le dépassais.
Devant la vitrine d'une boulangerie, un mitron poudré de blanc déversa une hottée de petits pains frais, tout fumants, et à la fenêtre d'un cabaret, aux rideaux largement écartés, deux fumeurs de pipe heurtaient gravement leurs pots de grès bleu débordants de mousse fraîche.
Toutes ces images si simples respiraient la vie à grands flots ; j'avalais l'air frisquet de la rue que semblaient parfumer les pains chauds et la bière mousseuse, et animer la chanson de la rivière et la joie du vieux pêcheur de brèmes.
Au tournant du quai de la Balise, notre maison parut, ses volets verts baissés.
La clé se prit un peu difficilement dans la serrure et la porte cria légèrement sur ses gonds en s'ouvrant. Ce furent les uniques reproches que me fit cette douce et quiète demeure pour un long abandon.
Je fis un salut à Nicolas Grandsire, grand et sévère dans son cadre d'or terni, et courus au petit salon, témoin de tant d'heures tranquilles.
Une vague odeur de renfermé et de vétiver y flottait, mais, dans la cheminée, le bois était prêt pour la flambée.
Jean Ray, Malpertuis.
Bruxelles, Éditions Labor, 1993, coll. « Espace Nord », pp. 97-98.